Par Sophie Toupin et Stéphane Couture, Le Devoir, 9 novembre 2021.
En septembre dernier, la nouvelle loi restrictive du Texas sur l’avortement a provoqué son lot de résistances, dont certaines d’un nouveau genre. Outrée par la loi, une militante féministe américaine blanche a créé une vidéo sur TikTok en suggérant d’inonder de spams la plateforme de signalement mise en place par cet État du sud des États-Unis pour la mettre temporairement en échec. Pour soutenir cet appel à l’action, un jeune militant noir américain a de son côté développé un bot, soit un petit script informatique, pour automatiser et amplifier la lutte féministe pour la justice reproductive.
Bien que les pratiques de résistances numériques se soient multipliées dans les dernières années, le terme, lui, n’est pas nouveau. Le concept émerge à l’aube du XXIe siècle dans la foulée des mouvements de solidarité avec les zapatistes et du mouvement altermondialiste. On doit cette notion aux chercheurs et artistes du collectif Critical Arts Ensemble, qui tentaient d’expliquer la mobilisation des technologies numériques naissantes afin de perturber les institutions gouvernementales, militaires ou corporatives en place. Le terme de résistance numérique a depuis été mobilisé pour désigner des pratiques visant à solidariser les journalistes à la pige, à soutenir la lutte palestinienne, les #BlackLivesMatter, les luttes autochtones telles que #LandBack ou celle pour la démocratie au Zimbabwe.
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